Historique
• Jusqu’au XVIème : Les Clamorgan, la forteresse, le marché, le moulin et la chasse au loup •

La première famille seigneuriale connue à Saint-Pierre-Eglise est celle des CLAMORGAN (ou encore Gratechef), seigneurs anglais d’origine saxonne ralliés à Guillaume le Conquérant.
En 1517, Jean I de Clamorgan obtient de François Ier la création d’un marché sur ses terres, chaque mercredi, et qui perdure encore aujourd’hui.
En 1555, il se fait construire un moulin à vent en haut de la masse, comme le raconte Gilles de Gouberville.
Il a laissé un «Traité sur la chasse au loup» qui le fait regarder comme le fondateur de la louveterie française.
• Au XVIIème : les Castel de Saint Pierre d’où l’abbé et le manoir •
Le 24 avril 1575, les Clamorgan vendirent la seigneurie à la famille Castel mais en 1595, le château fut attaqué, brûlé et réduit en ruines. C’est alors qu’un manoir fut construit dont les restes constituent aujourd’hui les dépendances.
Charles Castel fut grand bailli du Cotentin. Avec sa femme, ils disposaient de biens importants qu’ils mettaient au service de ceux qui en avaient besoin, à travers la création d’une « école gratuite et un hôpital » dans le manoir. Et ils agrandirent, à leur frais, l’église de la paroisse devenue trop petite.
L’un de leurs fils fut le célèbre « abbé de Saint-Pierre », premier théoricien politique français de renommée internationale, ayant précédé de près de 200 ans Alexis de Tocqueville, autre illustre penseur politique issu du Val de Saire. L’abbé de St-Pierre inspira jusqu’au XXe siècle, lors de la création de la Société des Nations (S.D.N.).

• Du XVIIIème à 1940 : Le château actuel, les Blangy et le haras •

Au XVIIIe siècle, Bon-Hervé Castel, neveu de l’abbé, voulut bâtir une demeure de plaisance à St-Pierre pour donner de l’emploi et faire œuvre d’art : 4 750 mètres de murs entourant un enclos d’une cinquantaine d’hectares dans lequel trône le château.
Inscrit au monuments historiques, il s’agit d’un des plus remarquables du Cotentin, tant par son homogénéité extérieure que par ses décorations intérieures typiques du raffinement de l’art français du XVIIIe siècle (sculptures de boiseries, marbres, ferronneries et peintures d’une grande qualité.
Au XIXème siècle, époque où le cheval représentait l’unique source d’énergie, Gaston de Blangy, voulut aider les agriculteurs en leur fournissant gratuitement l’utilisation des bâtiments des étalons et des palefreniers de l’Etat, ainsi que leur nourriture, pour l’amélioration génétique et des performances des chevaux. Cette prestation s’est poursuivie pendant plus d’un siècle. Il fut aussi cofondateur du Jockey Club à Paris
• De 1940 à aujourd’hui : délabrement et restaurations successives •
Pendant la guerre, les Allemands s’installèrent et fortifièrent les alentours (17 constructions dans un rayon de 100m).
Les Américains occupèrent à leur tour le château pendant un an, à plus de 300 !
Profondément délabré, la domaine dut être restauré par Hubert de Blangy, avec l’aide de 5 personnes passionnées et dévouées dont il faut souligner le talent et la ténacité.

Depuis 1995, une nouvelle campagne de restauration a été mise en route et se poursuit dans le but de conserver en bon état ce patrimoine privé exceptionnel et de lui permettre de s’insérer harmonieusement dans la vie sociale et touristique de la Manche, tout en préservant l’intimité de la famille qui l’habite.
Actuellement, la propriété s’ouvre pour vos réceptions, visites de groupes et animations éventuelles tandis qu’un gîte vous accueille dans les dépendances.